Des chrétiens du Sud du Kazakhstan se plaignent des actions répressives de la police. Ils se sentent menacés dans le libre exercice de leur religion.
La police du district de Shu, dans le Sud du Kazakhstan, a effectué des descentes dans trois communautés protestantes non enregistrées. Elle a délivré six amendes en mars et avril. Les trois églises ne sont pas enregistrées auprès de l’État. Deux d’entre elles appartiennent au Conseil baptiste des églises, qui a choisi de ne pas demander d’enregistrement, ce qui est illégal et punissable par la loi du pays.
De lourdes amendes
La police a infligé une amende au pasteur Valter Mirau, 47 ans, de l’église baptiste du village de Konayeva, ainsi qu’à deux fidèles. Elle a également saisi le tribunal contre Mirau. Ce pasteur a été à nouveau condamné à une amende pour «activité missionnaire illégale». Chacune des amendes infligées équivaut à deux mois de salaire moyen.
Trois membres de l’église baptiste du village de Shu ont quant à eux écopé d’une amende équivalant à un mois de salaire moyen. Les forces de l’ordre ont également saisi la justice contre le pasteur Andrei Boiprav, âgé de 77 ans. Ce malgré son état de santé et au grand dam de ses paroissiens.
De vives inquiétudes
Le Conseil local des Églises baptistes a déclaré fin avril : «Ce qui s’est passé a suscité de vives inquiétudes parmi les communautés évangéliques, qui ont été persécutées en raison de leur activité religieuse.»
Saule Baibatshayeva, responsable au département des affaires religieuses de l’administration régionale, déclare être au courant des descentes de police et des amendes infligées aux protestants. «La police est à blâmer, a-t-elle déclaré. Elle prend ses propres mesures en vertu du code administratif. Il n’y a pas eu d’ordre de notre part.» Elle a affirmé qu’elle et ses collègues essayaient d’empêcher la police de sanctionner les communautés chrétiennes non enregistrées.
Entre-temps, le procès contre un chrétien protestant, Sergei Orlov, devait reprendre devant le tribunal d’Almaty le 10 mai. Un fonctionnaire du département des affaires religieuses a préparé l’affaire pour le sanctionner d’être intervenu à Almaty, le 8 mars, devant des chrétiens réunis à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Il a refusé d’expliquer pourquoi il poursuivait M. Orlov.
Source : Forum18