A l’épicentre d’une frappe de missile russe à Kiev qui a tué quatre personnes, le pasteur Mark Sergeev et sa famille sont sortis indemnes des décombres. L’homme de 35 ans loue la «miséricorde de Dieu» pour leur survie.
Le pasteur ukrainien Mark Sergeev et sa famille sont des miraculés. «Je suis convaincu que c’est la protection de Dieu et sa miséricorde qui nous a gardés en vie», a-t-il témoigné ce 28 septembre à l’agence Associated Press. Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 septembre, une frappe de missile russe a frappé Kiev, tuant quatre personnes et en blessant au moins dix autres. La famille Sergeev, pourtant à l’épicentre de l’explosion, s’en est sortie indemne.
«J’étais en train de dormir avec ma femme au deuxième étage. Mes enfants étaient au troisième étage, sous le toit. Il y a eu une explosion et une armoire m’est tombée dessus et j’ai été couvert de verre. Ma femme criait: “Mark, où sont les enfants?” J’ai eu l’impression que c’était une condamnation à mort.»
«Je suis vivant», a dit son fils
Le père de famille a alors appelé son fils aîné qui a répondu «Je suis vivant». Mark Sergeev a pu tirer ses enfants hors des décombres, avant une deuxième explosion vingt minutes plus tard. C’est alors qu’il a réalisé l’ampleur des dégâts.
«Je suis convaincu que c’est la protection et la miséricorde de Dieu qui nous a gardés en vie, qui a permis que mes enfants soient en sécurité aujourd’hui, que mon enfant s’en soit sorti de sous les décombres», a loué l’homme de 35 ans. Lorsque les secouristes sont arrivés, ils lui ont dit : «On n’arrive pas à croire que tout le monde est vivant», relate-t-il. «Ils ont ajouté : « D’habitude, les gens meurent à l’épicentre, mais tout le monde est en vie et même indemne ». Je suis seulement un peu blessé au doigt… C’est la miséricorde de Dieu. Je suis certain que Dieu ne nous abandonnera pas, ni l’Ukraine, ni notre peuple.»
Ils avaient déjà perdu leur maison
La photographe Alena Grom, qui a pu immortaliser Mark Sergeev et ses trois enfants (photo) au lendemain de l’explosion, rapporte sur Instagram que Mark Sergeev et sa famille étaient arrivés à Kyiv en 2022, fuyant Mélitopol, où leur maison avait été détruite. Une situation qui rappelle celle de la famille Haranskyir, qui avait fui le même oblast de Zaporijjia pour s’installer à Kiev dans les locaux d’une église évangélique. Cette fois, l’issue avait été terrible, le père et sa fille de 5 ans étaient morts en mars dans une frappe de drones.
Concernant Mark Sergeev, la photographe commente : «Sa foi a toujours été forte, mais elle semble maintenant mise à rude épreuve. Et encore une fois, ses enfants se tiennent au milieu des ruines. Ils devront tout recommencer.»
Et, Alena Grom, habitante de Boutcha, de décrire avec poésie et espoir : «Mais au milieu de ce chaos, il y avait aussi autre chose de bon, d’humain. Des gens venaient de différents coins de Kiev pour aider. Certains déblayaient les décombres, d’autres balayaient, d’autres restaient simplement là. Souvent, le soutien ne se manifeste pas par de grands actes, mais par des choses très ordinaires: ramasser un débris, soutenir du regard, prendre dans ses bras en silence. Etre là quand le monde s’écroule. Même si ce n’est qu’une main tendue dans l’obscurité.»
En plus de la famille Sergeev, les maisons de deux autres familles de responsables de l’Eglise Ecclesia de Kiev – Sapelkin et Kvaterchuk – ont été détruites, ainsi que deux véhicules. «Par la grâce de Dieu, toutes les personnes, y compris les enfants, sont saines et sauves. Leur survie est un véritable miracle et un immense bonheur!», a partagé l’Eglise sur Instagram.
Louanges et joie au milieu des décombres
Les vidéos des membres en train de chanter des cantiques de louange dans la rue ou s’entraidant à passer le balai, trier les meubles dans les décombres ou faire des premières réparations sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
«Et voilà, nous sommes tous vivants. Quelle prière de Dieu», s’émerveille Mark Sergeev dans une autre vidéo. «Je veux vous montrer maintenant ce que c’est que d’être un « chtounda », ce que c’est que d’être à l’Eglise, dans la Maison de Dieu. C’est quand l’Eglise se rassemble simplement pour t’aider à ramasser tes affaires. Personne n’est forcé. Ce sont juste des gens qui aiment Dieu, qui aiment ce pays, qui aiment aider. Et, nous sommes tous comme une seule famille, nous sommes nombreux. C’est l’Evangile pratique. Gloire à Dieu.»
Fier d’être un chtounda
Le terme «chtounda» est un mot historique, souvent péjoratif, utilisé en Ukraine et en Russie au 19e siècle pour désigner les protestants évangéliques, baptistes ou anabaptistes qui s’écartaient de l’Eglise orthodoxe. Dérivé du mot allemand Stunde (heure), il faisait référence aux heures de lecture et de prière biblique que ces groupes organisaient. Dans la bouche de Mark Sergeev, le stigmate est devenu une fierté.
«Il faut demeurer en Dieu tous les jours. Vivre dans sa maison», poursuit le pasteur. Il ajoute : «Quand nous cherchons le terrestre, nous perdons le plus important, la chose la plus précieuse, ce qui ne rouille pas, ne brûle pas, ne pourrit pas. L’éternité. Que la gloire soit rendue à Dieu.»
Source & Crédit Photo : Evangeliques.info