Ce qui devait être un moment de joie et d’union s’est transformé en une nuit de terreur. Le 11 juin dernier, un mariage chrétien célébré dans le district de Raipur, en Inde, a été brutalement interrompu par une attaque violente attribuée à des groupes extrémistes hindous.
Selon les témoignages recueillis par Premier Christian News et relayés par l’organisation International Christian Concern (ICC), l’attaque s’est produite dans la soirée, alors que la cérémonie battait son plein. Des dizaines d’invités venus assister à l’union d’un proche d’un pasteur local ont vu la fête basculer dans l’horreur lorsqu’une foule en colère a surgi sans avertissement.
Des cris, des coups et la panique. Les invités ont fui en tous sens. La mariée, en robe traditionnelle, a disparu dans les champs environnants pour échapper à la violence, tandis que le marié a pris la fuite dans une direction opposée. Certains membres de la famille se sont retranchés dans une maison voisine, barricadée à la hâte, pour échapper à la foule hostile.
Sur les lieux, la violence ne s’est pas limitée aux personnes. Des témoins rapportent que plusieurs véhicules, dont un SUV, ont été pris pour cibles. De l’essence a été versée sur les pneus dans une tentative d’incendie, heureusement avortée. D’autres véhicules, motos et voitures, ont été saccagés, leurs vitres brisées et leurs carrosseries cabossées.
La famille, désespérée, s’est tournée vers la police locale. Mais, la réponse aurait été glaçante : « effectif insuffisant pour intervenir immédiatement », leur aurait-on dit.
Le silence des forces de l’ordre face à la gravité des faits a renforcé le sentiment d’abandon de la communauté chrétienne locale.
Le lendemain, le père du marié est retourné au village pour tenter de récupérer les affaires laissées derrière. Il n’a pas eu le temps d’agir. Reconnu par des membres de la foule de la veille, il a été roué de coups en compagnie de deux autres personnes. Tous trois ont été grièvement blessés et hospitalisés dans un état préoccupant.
Le silence des autorités face à cette flambée de violence inquiète. Aucune déclaration officielle n’a, pour l’heure, été publiée. Pendant ce temps, les voix s’élèvent au sein de la communauté chrétienne.
Plusieurs responsables, se sont t’exprimer sous anonymat par peur de représailles pour dénoncer un climat de plus en plus pesant. Ils affirment que les attaques ne visent plus uniquement les rassemblements religieux publics, mais s’invitent désormais dans la sphère privée : « mariages, fêtes d’anniversaire ou simples réunions familiales ».
Le phénomène ne semble pas isolé. Des cas similaires ont récemment été rapportés dans les États voisins du Madhya Pradesh et de l’Uttar Pradesh. Là aussi, des pasteurs ont été interpellés ou poursuivis après avoir assisté à des célébrations, sous prétexte de tentatives de conversions illégales.
Ces événements tragiques ravivent les inquiétudes sur le respect des droits constitutionnels des minorités religieuses en Inde. Alors que la violence monte, le silence des autorités locales, accusées de passivité, alimente les tensions et plonge une partie de la population dans la peur et l’incertitude.
Saint Bénifils