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La fille d’un chrétien syrien emprisonné demande de l’aide à l’ONU

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Suleiman Khalil, ancien maire de Sadad, est détenu par le nouveau gouvernement syrien depuis quelques mois. Dans une lettre, sa fille Natalie demande à l’ONU d’intervenir pour la libération de son père. CSI a rencontré Suleiman Khalil à plusieurs reprises à Sadad et demande maintenant sa libération immédiate.

La fille aînée de Suleiman Khalil (51 ans), ancien maire de la ville majoritairement chrétienne de Sadad, a adressé un appel urgent à l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir O. Pedersen. Dans une lettre et un message vidéo, Natalie Khalil demande la libération immédiate de son père, qui est détenu sans inculpation depuis le 8 février 2025.

Une arrestation dramatique

Le message vidéo a été diffusé lors d’un événement parallèle à la 59e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, organisé par Christian Solidarity International (CSI). Natalie Khalil y a décrit les événements dramatiques : « Le 8 février 2025, des agents de sécurité armés sont arrivés à notre domicile à Sadad. Ils ont fouillé toute la maison à la recherche d’armes, mais n’ont rien trouvé. Ils ont néanmoins arrêté mon père et l’ont emmené. Depuis, nous n’avons plus pu lui parler. »

Attaque de l’EI repoussée

Suleiman Khalil a été élu maire de Sadad en 2011. En 2015, il a défendu avec succès sa ville contre une attaque de l’organisation terroriste État islamique (EI) et a ainsi sauvé la vie de nombreux habitants.

Cet engagement lui a valu une large reconnaissance au-delà des frontières religieuses et politiques. « L’héroïsme de Suleiman lorsque Sadad a été attaquée par l’EI a considérablement accru sa popularité locale », a déclaré Joel Veldkamp, responsable du plaidoyer de CSI. Considéré comme une menace par le régime de Bachar el-Assad, il a été destitué comme maire en 2016.

Contrairement à la plupart des fonctionnaires syriens de l’époque, Suleiman Khalil n’était pas membre du parti Baas au pouvoir sous le président Bachar al-Assad. CSI l’a rencontré pour la première fois en 2017 lors d’une visite à Sadad.

Les promesses vaines du nouveau gouvernement ?

En décembre 2024, le régime d’el-Assad a été renversé par une coalition rebelle dirigée par Ahmed al-Charaa, qui a pris la présidence en janvier 2025.Il était auparavant fondateur et chef du groupe Front al-Nosra, autrefois lié à Al-Qaïda, qui avait attaqué Sadad en 2013 et tué de nombreux civils.

Malgré son passé, le nouveau président syrien al-Charaa a promis à plusieurs reprises de mettre fin aux persécutions politiques et de protéger les droits de tous les Syriens, indépendamment de leur religion ou de leur origine. La déclaration constitutionnelle du 13 mars 2025 stipule expressément : « À l’exception des crimes commis en public, nul ne peut être arrêté, emprisonné ou privé de sa liberté, sauf sur décision judiciaire. »

Pourtant, Suleiman Khalil est toujours détenu sans inculpation à ce jour. Selon sa famille, il a d’abord été détenu dans l’unité de sécurité militaire d’une prison de Homs, puis transféré dans une prison spéciale pour les interrogatoires. Il n’a pas été autorisé à voir un avocat ni à contacter sa famille.

Source & Crédit Photo : Chretiens.com

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