Au Pakistan, onze personnes appartenant à trois familles chrétiennes, autrefois réduites en esclavage, ont été récemment libérées. Cette délivrance a été rendue possible grâce à l’action d’un prêtre missionnaire argentin de l’Ordre de Saint-Élie, le père Father Rico, également connu sous le nom de « Frédérico », accompagné d’un jeune laïc, Diego. Ensemble, ils ont réglé les dettes qui maintenaient ces familles sous la coupe de leurs ravisseurs.

Une libération dans un contexte dramatique
Ces familles vivaient dans des conditions d’esclavage moderne, accablées par des dettes transmises de génération en génération. Elles étaient contraintes de travailler dans des briqueteries, en subissant privations, violences et exclusion sociale.
Un sort, hélas, commun pour de nombreuses familles chrétiennes dans certaines régions du pays. Le jour de leur libération, le père Rico leur a administré les sacrements chrétiens, dont le baptême. Un geste qu’il a qualifié de « journée de double libération », à la fois, celle du corps et de l’âme.
Une mobilisation plus vaste pour sauver des vies
Cet acte de libération s’inscrit dans une démarche beaucoup plus large menée par le prêtre et le jeune Diego, à travers le projet PaX, qui signifie « peace » et renvoie également à Pakistan Christendom.
Grâce à cette initiative, 110 chrétiens ont été libérés en 2025, après 200 autres en 2024. Cependant, pour éviter que les personnes libérées ne retombent dans l’esclavage, le projet ne se limite pas au rachat des dettes.
Il inclut la mise à disposition d’un logement sûr, une allocation alimentaire hebdomadaire, ainsi qu’un accompagnement social complet : « scolarisation des enfants, soutien moral, et insertion dans des activités économiques telles que l’artisanat, l’agriculture ou la petite industrie. »
Un cri d’alarme sur la condition des chrétiens pakistanais
Le cas de ces familles n’est qu’une illustration parmi tant d’autres. D’après plusieurs organisations de défense des droits humains, des millions de Pakistanais, dont un grand nombre de chrétiens, demeurent pris au piège de l’esclavage par dette et du travail forcé, notamment dans les fours à briques ou dans certaines usines.
À ces conditions inhumaines s’ajoutent de nombreuses formes de persécution : « conversions et mariages forcés, discrimination institutionnelle, violences, abus », ainsi que l’utilisation détournée des lois sur le blasphème pour réduire au silence et marginaliser les minorités.
Une lueur d’espoir, mais l’urgence de solidarité internationale demeure
La libération de ces 11 chrétiens constitue un véritable motif d’espérance. Elle démontre qu’avec détermination, foi et solidarité, y compris au-delà des frontières, il est possible de briser des chaînes injustes.
Pourtant, dans ces pays majoritairement musulmans, le nombre de victimes reste considérable, rappelant l’ampleur du défi. La lutte pour la dignité, la liberté religieuse et les droits sociaux des minorités chrétiennes au Pakistan demeure plus que jamais urgente.
Le projet PaX en est un exemple, pourtant il ne s’agit pas seulement de libérer, mais aussi de restaurer. Il faut offrir un toit, un travail, une dignité et une véritable perspective d’avenir, afin que ces familles puissent marcher dans la liberté et l’espérance.
Crédit Photo : L’Écho Chrétien
Saint Bénifils






