Les autorités empêchent les baptistes de Boukhara de se réunir dans leur église tout en leur promettant un hypothétique nouveau bâtiment. En ce début d’année 2024, cela fait près de trois ans que l’Église baptiste ne peut plus se réunir pour célébrer le culte publiquement. Et aucune solution sérieuse ne lui est proposée par les autorités locales. Découragement des fidèles
En mai 2021, une rupture des canalisations d’eau de la ville de Boukhara (Sud-Ouest de l’Ouzbékistan) a causé des dommages importants à l’église baptiste. Depuis, les autorités interdisent aux fidèles d’utiliser leur bâtiment, car il risque de s’effondrer à tout moment.
Mais aucune solution n’est proposée à la communauté, comme le déplore un de ses membres : « Quand nous avons essayé de louer d’autres lieux pour nous réunir, nous avons essuyé un refus.» Le prétexte ?
Les bâtiments n’étaient pas enregistrés pour organiser des cérémonies ou des réunions religieuses. « Les autorités ne nous ont pas aidés à surmonter ce problème », déplore un chrétien de l’assemblée. Privés d’un lieu de culte attitré et de célébrations régulières, certains membres ont cessé de venir à l’église.
Et, la congrégation est passée d’environ 70 à 30 personnes, tandis que les baptistes sourds et malentendants n’ont plus de lieu de réunion adapté à leur handicap.
Promesses non tenues
Au début de l’année 2023, une solution semblait avoir été trouvée. Mais, les fidèles ont vite déchanté, quand des représentants de l’administration leur ont fait visiter un bâtiment de stockage délabré. C’était donc cela, leur future église ? Le projet allait nécessiter d’importants travaux de restauration. Après une longue attente et un appel téléphonique de l’ONG Forum 18 à l’administration de la ville de Boukhara, les travaux ont enfin commencé.
« Mais les ouvriers ne sont pas qualifiés et nous avons peur d’hériter d’un bâtiment risquant lui aussi de s’effondrer », déplore un membre d’église.
Les baptistes ont aussi demandé à l’administration municipale de Boukhara les plans du nouveau bâtiment. Mais ils ne les ont pas reçus… «Ils ne cessent de nous dire de ne pas nous inquiéter et que tout ira bien», s’agace un fidèle.
En désespoir de cause, les baptistes auraient voulu reconstruire eux-mêmes le bâtiment de l’église. Mais, les autorités leur ont répondu qu’ils n’en avaient pas le droit : seule une entreprise d’État spécialisée est autorisée à effectuer de tels travaux. «Nous avons attendu longtemps et aucun travail n’a été fait pour restaurer le bâtiment», conclut un membre de l’assemblée, dépité.
Source & Crédit Photo : Forum18 / Portes Ouvertes