La Cour Suprême pakistanaise interdit l’usage d’un terme offensant pour désigner les chrétiens. Cette décision est historique !
La décision de la Cour suprême exige que le gouvernement et les institutions publiques de la province fédérée de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan, remplacent le terme ourdou Esai par Masihi lorsqu’ils se réfèrent aux chrétiens.
Le terme Esai, qui a ses racines dans l’ancienne discrimination des castes, a longtemps été utilisé pour désigner les chrétiens de façon très péjorative.
Le changement tant attendu intervient après qu’un groupe de défense des droits des minorités a soumis une pétition à ce sujet.
La communauté chrétienne et ceux qui lui sont proches ont salué la décision. Pour Anjum, le partenaire de CSI, il s’agit d’une « étape importante » dans la reconnaissance et le respect de l’identité culturelle et religieuse des chrétiens du Pakistan.
La lutte contre un langage biaisé et orienté
L’Association pakistanaise des enseignants issus des minorités « Pakistan Minorities Teachers’ Association » (PMTA) milite depuis longtemps pour l’utilisation d’un langage neutre et non biaisé dans les communications officielles.
Depuis quinze ans, la PMTA a exprimé préoccupations et inquiétudes concernant les préjugés et la discrimination dans les politiques éducatives et les manuels scolaires. L’association a attiré l’attention sur la nécessité d’un programme qui reflète la vision du fondateur du Pakistan, Mohammad Ali Jinnah, d’un Pakistan tolérant et inclusif.
La PMTA a plaidé pour l’utilisation du mot « minorités », tel qu’il figure dans la Constitution pakistanaise de 1973, à la place de « non-musulmans ».
L’association a également proposé l’utilisation des mots Masih, Masihi et Masihyiat au lieu de Esa, Esai et Esayiat pour « Christ », « chrétien » et « christianisme », dans les manuels scolaires.
Intégration et égalité
« Ce changement dans le langage annonce la fin d’un mépris de longue date et promeut l’intégration et l’égalité, a déclaré Anjum. C’est un témoignage de l’engagement des institutions pakistanaise à respecter les principes d’égalité inscrits dans la Constitution. Le passage de Esai à Masihi n’est pas seulement sémantique ; cela symbolise un engagement sociétal plus grand pour, espérons-le, plus de respect, de compréhension et d’unité parmi la riche diversité de cultures et de croyances du Pakistan. »
Anjum a remarqué que le gouvernement prenait déjà note de la décision. Ainsi, la Commission électorale du Pakistan a adopté ces nouveaux mots dans les documents officiels.
Source & Crédit Photo : Chretiens.com