Dans l’Est de la Chine, plus de 70 chrétiens ont été arrêtés, simplement parce qu’ils croyaient en Jésus ou qu’ils s’intéressaient à la foi chrétienne.
Les arrestations se sont produites partout: dans les églises en plein culte, sur les lieux de travail, jusque dans les maisons. Entre 300 et 400 policiers ont été mobilisés pour cette opération. Les chrétiens devaient répondre à une seule accusation: leur foi.
Une opération sans précédent
«Nous n’avons jamais vu une telle force être utilisée pour traiter des questions liées à l’Église», confie Thomas (pseudonyme), partenaire local de Portes Ouvertes. Son témoignage laisse deviner la gravité de la situation.
À ce jour, plus de 20 personnes ont déjà été condamnées à de lourdes amendes, allant de plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers de yuans (soit 300€ à 30.000€). Ces sanctions visent clairement les églises de maison, en s’attaquant à la dîme et à leurs rencontres bibliques jugées «illégales».
Les communautés chrétiennes chinoises fragilisées
Jason (pseudonyme), un autre de nos partenaires locaux, raconte avec douleur: «À cause de la répression, notre église est au point mort. Certains frères et sœurs ont quitté la communauté, d’autres vacillent dans leur foi. Sur nos six salariés, un seul est resté. Plus de 80 groupes de maison ont cessé de se réunir. Sur 14 églises, seules quelques-unes survivent encore.»
Nous ne savons toujours pas les raisons exactes de cette répression: «Il est possible que les groupes de maison aient été dénoncés comme hérétiques, trahis par un informateur au sein de l’église, ou soupçonnés d’avoir des liens avec l’étranger. Mais ce ne sont que des spéculations», ajoute Jason. Une chose est cependant certaine: la liberté de culte en Chine s’amenuise chaque jour.
Depuis la pandémie de Covid-19, beaucoup d’églises de maison peinaient déjà à rouvrir. Aujourd’hui, même celles affiliées aux structures «officielles» sont surveillées, parfois fermées. «Les religions, et surtout les chrétiens, sont considérés comme une cible majeure de ces opérations», conclut Thomas.
L’écho de Ming
Pourtant… Au milieu de la peur, une histoire nous revient en mémoire. C’est celle de Ming (pseudonyme), contrebandier de bibles, plusieurs fois battu, emprisonné, mais toujours debout. Cette année encore, il a été inquiété et arrêté, et a vraiment besoin de nos prières. Cependant, dans son témoignage précédent, il nous livrait ces paroles pleines d’espérance:
«Quoi qu’il arrive, j’écoute et je suis notre Père. Il guidera mes pas.»
Pour Ming comme pour les 70 chrétiens arrêtés, rappelons-nous la vérité que Paul proclamait déjà aux Corinthiens : «Nous sommes pressés de toutes parts, mais non écrasés; inquiets, mais non désespérés; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non anéantis» (2 Corinthiens 4:8-9). Prions que cette réalité se traduise dans la vie de ceux qui ont été arrêtés.
Source & Crédit Photo : Portes Ouvertes