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Donald Trump pourrait sévir contre le Nigeria, qu’il accuse de persécuter des chrétiens

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Le président américain Donald Trump envisage de sévir contre le Nigeria, qu’il accuse de ne pas freiner la persécution des chrétiens dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Vendredi, l’ancien locataire de la Maison-Blanche a annoncé son intention de désigner le Nigeria comme un « pays particulièrement préoccupant » en matière de liberté religieuse, une mesure recommandée depuis plusieurs mois par certains parlementaires américains.

Cette désignation, bien qu’elle n’entraîne pas automatiquement des sanctions, ouvre la voie à des mesures punitives, notamment l’interdiction d’accorder toute aide non humanitaire. Elle marque surtout un durcissement du ton de Washington face aux violences religieuses qui secouent le géant ouest-africain.

« Le christianisme est confronté à une menace existentielle au Nigeria », a écrit Donald Trump sur les réseaux sociaux. « Les islamistes radicaux sont responsables de ce massacre. Je désigne donc le Nigeria comme un pays particulièrement préoccupant. »

Face à ces accusations, le gouvernement nigérian a réagi avec fermeté, rejetant catégoriquement les propos de l’ancien président américain.

Plusieurs analystes soulignent d’ailleurs que, si les chrétiens figurent parmi les victimes, la majorité des personnes ciblées par les groupes armés sont des musulmans du nord du pays, région à dominante islamique où se concentrent la plupart des attaques.

Donald Trump a précisé qu’il solliciterait plusieurs législateurs américains pour examiner la situation et proposer des mesures concrètes à la suite de cette désignation.

« Les États-Unis ne peuvent rester les bras croisés face à de telles atrocités commises au Nigeria et dans de nombreux autres pays. Nous sommes prêts et disposés à protéger notre grande communauté chrétienne à travers le monde ! », a-t-il déclaré.

La désignation d’un « pays particulièrement préoccupant » relève de la loi américaine de 1998 sur la liberté religieuse internationale. Elle dépend du pouvoir exécutif et s’appuie généralement sur les recommandations conjointes de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, une institution mandatée par le Congrès, et du Département d’État.

Traditionnellement, le Département d’État publie au printemps son rapport annuel sur la liberté religieuse internationale, mais celui de cette année n’a pas encore vu le jour. Ces rapports, qui couvrent souvent l’année civile précédente, peuvent inclure ou non des désignations de « pays particulièrement préoccupants », lesquelles peuvent intervenir à tout moment.

Les derniers rapports disponibles, publiés en 2024 sous l’administration Biden, portaient sur la situation en 2023. À l’image des documents relatifs aux droits de l’homme ou à la traite des personnes, ces rapports paraissent souvent avec retard.

Cette nouvelle sortie de Donald Trump intervient alors que le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz, tente de mobiliser les chrétiens évangéliques pour pousser le Congrès à sanctionner Abuja, invoquant de prétendus « massacres de chrétiens ».

Le Nigeria avait déjà été placé sur la liste des « pays particulièrement préoccupants » en 2020 par les États-Unis, pour « violations systématiques de la liberté religieuse », selon le Département d’État.

Toutefois, cette désignation ne mentionnait pas explicitement les attaques visant les chrétiens. Elle avait été levée en 2023, décision interprétée par plusieurs observateurs comme une tentative de rapprochement diplomatique avant la visite du secrétaire d’État de l’époque, Antony Blinken.

Saint Bénifils

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