Les autorités colombiennes ont découvert mardi les corps de huit chrétiens évangéliques dans une fosse commune de Calamar, une municipalité située dans le département de Guaviare, en Colombie.
Originaires d’Arauca, dans l’extrême nord de l’Orénoquie colombienne, les huit missionnaires de l’Alliance évangélique de Colombie (DEAC) et de l’Église Foursquare Gospel (ICCG) effectuaient des missions humanitaires et spirituelles dans la région amazonienne lorsqu’ils ont disparu.
Les missionnaires concernés sont James Caicedo, Óscar García, Máryuri Hernández, Maribel Silva, Isaid Gómez, Carlos Valero, Nixon Peñaloza et Jesús Valero.
Face à ce crime, la Confédération évangélique de Colombie (CEDECOL), qui se dit scandalisée par ce crime odieux, a exprimé sa solidarité avec les familles et les communautés chrétiennes touchées ainsi éprouvées.
« Nous demandons des prières pour la paix et le réconfort de ces familles. Nous élevons une voix forte et exigeons des autorités que ces crimes ne restent pas impunis, que les enquêtes progressent rapidement et que de véritables garanties soient fournies pour la protection de la vie et de l’intégrité de ceux qui exercent un leadership chrétien dans les régions les plus vulnérables du pays. »
La Confédération évangélique de Colombie a également réaffirmé son engagement en faveur de la défense de la vie, de la vérité, de la justice et de la paix en Colombie.
Réactions officielles et contexte sociopolitique
Le président colombien Gustavo Petro a publiquement condamné le meurtre des huit missionnaires qu’il a qualifié de grave violation des droits de l’homme. Il a appelé au renforcement de la présence de l’État et des forces de sécurité dans les territoires historiquement touchés par le conflit armé.
Des organisations internationales, comme le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), se sont également exprimées, avertissant que de tels crimes « bâillonnent les voix essentielles » des communautés chrétiennes et aggravent la crise humanitaire dans les zones rurales.
Le maire de Calamar, la municipalité où la fosse commune a été découverte, a déclaré que la population se sentait « seule » et a exhorté le gouvernement national à intervenir au lieu de se laisser distraire par des activités festives. Il a exigé une attention immédiate à la grave crise sécuritaire à laquelle sa communauté est confrontée, selon El País.
La situation de l’ordre public dans la région reste très complexe, sans que personne ne fasse quoi que ce soit, car les dissidents menacent même les maires des municipalités qui composent ce département.
Chiffres et aperçu du conflit
Selon les données de l’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz), ce massacre est le plus important jamais enregistré en Colombie en 2025. À ce jour, plus de 30 homicides multiples ont été recensés en zones rurales, notamment dans les régions où sévissent des conflits territoriaux entre les dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (espagnol : Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia – Ejército del Pueblo), généralement appelées FARC) et de l’Armée de libération nationale (espagnol : Ejército de Liberación Nacional, Unión camilista-Ejército de Liberación Nacional, ELN).
La déclaration du CEDECOL souligne que la rapidité des enquêtes, la protection des responsables chrétiens et un véritable engagement institutionnel sont nécessaires pour protéger ceux qui, par foi et solidarité, œuvrent pour la paix en Colombie.
Source & Crédit Photo : Chretiens.com