Tous unies comme un seul homme, les églises évangéliques de Côte d’Ivoire ont lancé un vibrant appel à l’unité et à la réconciliation, lors du tout premier Synode Évangélique dans la capital politique ivoirienne, Yamoussoukro. Cet événement historique, qui s’est tenu le 15 mars dernier à la Fondation Félix Houphouët-Boigny, a également été un tournant important dans la relation entre l’Église et l’État de Côte d’Ivoire, à travers un dialogue empreint de vérité et de pardon.
À l’issue de ce synode, les guides spirituels évangéliques ont exprimé leur désir ardent de rencontrer le Président de la République, son Excellence Alassane Ouattara, non seulement pour solliciter son pardon, mais aussi pour renouer les liens entre l’Église et l’État, ébranlés par des années de malentendus et de méfiance.
L’Évêque Jonathan Gba, Porte-parole des guides religieux évangéliques à l’occasion de ce Synode évangélique, a déclaré ceci : « Nous voulons demander pardon, car cela est biblique, cela est de Dieu ».
Cet appel à la réconciliation émanant de ce synode n’est pas seulement un acte de foi, mais aussi une reconnaissance courageuse des erreurs passées. Comme l’a souligné l’Évêque Gba, l’Église évangélique reconnaît humblement sa part de responsabilité dans les tensions passées et implore la clémence des autorités ivoiriennes pour un nouveau départ.
« Au point de frustrer plus d’une personne et en particulier son excellence le président de la République Alassane Ouattara, alors dans l’opposition… Depuis lors, il faut le dire sans ambages, la relation entre le pouvoir étatique en place et les églises évangéliques se développe par des notes de méfiance de part et d’autre. Ce qui ne devait pas être le cas », a souligné le médiateur principal de l’église évangélique, Révérend Docteur Jonathan Gba.
Cette démarche, empreinte de sagesse et de maturité, témoigne de la volonté des leaders évangéliques de Côte d’Ivoire de contribuer positivement à la vie de la nation. Le représentant de l’État lors du synode, l’Ambassadeur Claude Sahi Soumahoro, a salué cette initiative et également louer la modération et la sagesse dont ont fait preuve désormais les évangéliques.
Il a souligné que cette démarche démontre que l’Église protestante évangélique n’est pas encline à l’extrémisme, mais qu’elle est plutôt animée par le désir sincère de participer à la construction d’une société harmonieuse et inclusive.
« Le président Alassane Ouattara a donné l’opportunité à chaque culte pour s’exprimer librement sans aucune restriction, sans aucune contrainte. En le faisant, il redonnait ainsi aux ministres des cultes que vous êtes, la possibilité d’œuvrer dignement au service de notre beau pays, la Côte d’Ivoire. Mieux, c’est sous son magistère que vous tenez ce premier synode de l’Eglise protestante évangélique de Côte d’Ivoire », a déclaré l’ambassadeur Claude Sahi Soumahoro, Chef de cabinet du Président de la République, Alassane Ouattara qu’il représentait à cette cérémonie.
Ce synode initié par la « Médiature évangélique » a réuni les dignitaires et les têtes couronnées du monde protestante évangélique, les présidents de fédérations évangéliques, le Patriarche Révérend Docteur Dion Yayé Robert et un représentant de l’Archevêque Guy Vincent Kodja, Président des Évêques Pentecôtiste de Cote d’Ivoire (CEPCI).
Par ailleurs, ce synode a rappelé que le rôle de l’église évangélique est de prier pour les autorités établies et regretté que ce rôle ait été « mal compris et interprété entre les années 2000 et 2010 ».
L’appel à la réconciliation lancé par les églises évangéliques résonne comme un écho de paix dans un monde parfois marqué par la division et la méfiance. Il rappelle que, selon les saintes écritures, l’unité et la compassion sont des valeurs essentielles qui transcendent les différences et nourrissent l’espoir d’un avenir meilleur.
Saint Bénifils