Une offensive terrestre de l’armée israélienne contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, « ferait exploser » les négociations sur la libération des otages détenus par le Hamas, selon un haut responsable du mouvement palestinien cité dimanche par Al-Aqsa.
Al-Aqsa, fondée en 2006, est la chaîne de télévision du Hamas. L’identité du dirigeant cité n’est pas précisée.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné vendredi à l’état-major israélien d’élaborer un plan combiné pour l’évacuation des civils de Rafah et l’élimination des « quatre » bataillons du Hamas dans la ville.
Dans ce contexte, le Hamas a affirmé dimanche que deux otages israéliens avaient été tués lors de récentes frappes aériennes israéliennes.
Dans une interview diffusée dimanche dans l’émission « This Week » de la chaîne américaine ABC, Benjamin Netanyahu a estimé qu’il reste « suffisamment » d’otages en vie à Gaza pour justifier la poursuite des opérations militaires israéliennes.
« Nous allons essayer de faire de notre mieux pour ramener à la maison tous ceux qui sont en vie et, honnêtement, les corps de ceux qui sont morts également », a-t-il déclaré.
La libération « le plus rapidement possible » des quelque 132 otages qui seraient encore détenus par le Hamas ou d’autres groupes palestiniens à Gaza a été au cœur d’un entretien téléphonique entre Benjamin Netanyahu et Joe Biden, a indiqué la Maison Blanche.
Le président des États-Unis a également appelé son interlocuteur israélien à ne pas attaquer Rafah tant que la sécurité du million de Gazaouis qui y sont réfugiés ne sera pas assurée.
Rafah est le dernier refuge pour les civils déplacés par les combats en cours entre le Hamas et Israël depuis le 7 octobre.
La stratégie israélienne, qui vise à éradiquer complètement le Hamas, le mouvement palestinien à l’origine des attentats du 7 octobre contre l’Etat hébreu, est vivement critiquée par l’allié américain.
Washington a déclaré qu’il ne soutiendrait pas une opération terrestre qui ignorerait le sort de centaines de milliers de civils retranchés dans cette ville frontalière égyptienne. Le président américain Joe Biden s’est alarmé de la réponse israélienne désormais « disproportionnée ».
La France a également alerté dimanche sur le risque d’une catastrophe humanitaire majeure à Rafah.
Le bureau du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré vendredi dans un communiqué que l’objectif ultime de ce plan était de chasser les Palestiniens de leurs terres.
Les organisations humanitaires estiment que plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de l’enclave de Gaza se trouvent à Rafah.
Source & Crédit Photo : News.dayfr.com