Les responsables d’églises condamnent la sentence de peine de mort pour blasphème contre un jeune chrétien, faisant suite aux violentes émeutes d’août dernier à Jaranwala, au Pakistan.
Ehsan Masih, ouvrier chrétien de 27 ans, s’est vu condamné à mort pour avoir prétendument publié une image d’un coran endommagé sur un réseau social, suite à l’attaque de la communauté chrétienne à Jaranwala dans l’État du Pendjab en août dernier.
L’Église prend position
De nombreux évêques catholiques se sont élevés contre cette décision de justice. «Nous condamnons avec force cette décision», s’est ainsi exprimé dans les médias l’évêque Joseph Arshad de Islamabad-Rawalpindi. Et l’évêque Indrias Rehmat de Faisalabad de renchérir : «Il s’agit d’un abus de la loi, d’une parodie de justice».
Suite à la sentence, quelques dizaines de personnes ont manifesté dans les rues de Karachi. L’avocat d’Ehsan Masih a annoncé qu’il ferait appel.
Un contexte oppressant pour les chrétiens
Si cette condamnation inquiète la communauté chrétienne, déjà très persécutée au Pakistan, elle se double d’une autre mauvaise nouvelle. La veuve de Nazir Masih, tué à l’issue d’une émeute antichrétienne le 25 mai à Sargodha dans l’État du Pendjab, est décédée à son tour.
Un an plus tôt, en août 2023 à Jaranwala, le monde avait assisté avec effroi aux violentes attaques d’une foule d’extrémistes islamiques contre le quartier chrétien de la ville. Après des rumeurs de blasphèmes lancées contre deux chrétiens (innocentés depuis), une foule en colère a brûlé une centaine de maisons et 25 églises.
Ces récentes tragédies soulignent le poids des lois contre le blasphème au Pakistan, qui sont régulièrement détournées pour s’en prendre aux minorités religieuses, en particulier aux chrétiens.