Grace Jin Drexel appelle à la libération de son père, le pasteur Jin Mingri, fondateur de l’Eglise de Sion à Pékin, arrêté en Chine à la fin du mois de septembre. Elle dénonce la répression croissante contre les Eglises non enregistrées.

Grace Jin Drexel, devenue citoyenne américaine, multiplie les démarches aux Etats-Unis pour obtenir la libération de son père Jin Mingri, alias Ezra, arrêté le 10 octobre dernier en Chine pour «suspicion d’utilisation illégale de réseaux d’information».

Fondateur de l’Eglise de Sion, une importante communauté chrétienne non enregistrée par l’Etat, il est détenu depuis plusieurs semaines avec plus de vingt autres personnes. L’information a été rapportée par France 24 dans une publication datée du 3 novembre, directement sourcée de l’AFP.

Fondée en 2007, l’Eglise de Sion a connu un rapide essor, jusqu’à rassembler près de 1500 fidèles. Elle a été fermée par les autorités en 2018, les responsables ayant notamment refusé d’installer des caméras de reconnaissance faciale.

La communauté a continué d’exister en ligne illégalement. Durant la pandémie de covid, elle permettait d’unir des chrétiens répartis dans plus de quarante communes chinoises.

Un décompte jour après jour

Selon Grace Jin Drexel, la répression s’est intensifiée ces derniers mois: plusieurs pasteurs et membres d’Eglises non officielles ont été arrêtés dans différentes villes, notamment à Pékin. Elle affirme par ailleurs qu’«aucun membre [des] familles n’a pu rencontrer les personnes détenues». Les autorités disposent d’un délai de trente-sept jours pour procéder à une arrestation formelle.

«Nous appelons le gouvernement chinois à examiner cette affaire et à reconnaître qu’il s’agit potentiellement d’une erreur», déclare-t-elle, relayée par l’AFP.

Bien que Jin Mingri ait pu rencontrer ses avocats, sa fille s’inquiète pour son état de santé. Atteint d’un diabète de type 2 sévère, le pasteur n’aurait pas reçu ses traitements au début de sa détention.

Dans une lettre récente, il aurait malgré tout exprimé sa foi et sa sérénité : «Il disait simplement à sa famille de ne pas s’inquiéter pour lui et qu’il trouvait du réconfort à l’idée de souffrir avec le Christ.»

«Ce n’est pas que nous étions contre le gouvernement. Nous voulions simplement avoir notre propre pouvoir de décision sur des choses simples comme le nombre de personnes autorisées à participer», ajoute t-elle.

Depuis l’arrestation de son père, Grace Jin Drexel s’efforce de sensibiliser la communauté internationale. Des élus américains, dont le sénateur Marco Rubio, ont dénoncé la répression et ont appelé Pékin à relâcher les détenus.

Source & Crédit Photo : Evangeliques.info