Un hommage national est rendu le 5 janvier 2024, après le décès le 27 décembre de celui qu’on désigne souvent comme l’« architecte de l’Europe ». Comme le relève l’historien Vincent Soulage, ce catholique issu du christianisme social n’a pas su susciter de courant au sein de la gauche.
Jacques Delors était un homme d’État, peu de gens en doutent. Par son action au niveau européen, il est indiscutablement entré dans l’histoire et la mémoire collective. Mais c’était aussi un homme de gauche, et, sur ce plan, son bilan doit être plus nuancé. Il est représentatif d’une génération qui a beaucoup apporté à la gauche, laquelle le lui a mal rendu, et dont on peine à identifier des héritiers.
Une génération qui a beaucoup apporté à la gauche, sans réciproque
Delors fait partie de ces chrétiens qui, au sortir de la guerre puis pendant les Trente Glorieuses, ont rompu les attaches traditionnelles avec le centre et la droite pour s’engager au côté et même au sein de la gauche politique. Ils sont ainsi les acteurs d’un déplacement politico-religieux observable sur le plan électoral, militant et intellectuel.
Le parcours de Jacques Delors en est emblématique : participation à plusieurs clubs politiques, engagement à la CFDT, adhésion au Parti socialiste unifié puis au Parti socialiste refondé par François
NB : Une contribution de Vincent Soulage, agrégé d’histoire, spécialiste du christianisme de gauche, et élu municipal (PS) à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Crédit Photo : Facelly/Sipa
Source : lavie.fr