EN FLASH
Actualité

Inde : Des chrétiens tués et plusieurs églises détruites

Annonces
Notre page Facebook
Événement à la Une
Vidéo à la Une

Une dizaine de chrétiens de l’ethnie des Kuki ont été tués lors de nouveaux affrontements avec l’ethnie hindoue des Meitei dans l’État fédéré du Manipur, dans le nord-est de l’Inde. Plusieurs églises ont été rasées. Les deux groupes ethniques sont engagés dans un conflit sur les droits fonciers et l’identité depuis mai 2023. Une alliance d’Églises indiennes a appelé à des mesures immédiates pour rétablir la paix.


Le viol et le meurtre d’une jeune femme kuki le 7 novembre 2024 ont déclenché une flambée de violence, la troisième depuis mai 2023. Selon les informations parues dans les médias, un groupe armé meitei a brutalement attaqué la mère de trois enfants, la brûlant vive, dans le district de Jiribam, dans l’ouest de l’État fédéré du Manipur.

Depuis, les affrontements entre les deux camps ont fait au moins vingt morts, dont dix hommes kuki abattus par les forces de sécurité. Selon l’agence de presse catholique Fides, les tirs étaient une réponse à une attaque, mais le Conseil autochtone kuki a qualifié les victimes de « volontaires du village brutalement assassinés ». Il demande une enquête sur ces meurtres.

Lorsque six Meitei ont été retrouvés morts le 16 novembre, les manifestants de Jiribam ont réagi en incendiant des maisons kuki et six églises, a rapporté le Christian Post.

Ces troubles croissants, qui ont notamment conduit à l’incendie de bâtiments gouvernementaux dans la capitale de l’État fédéré, Imphal, ont incité les autorités à imposer un couvre-feu.

Les Églises appellent à la paix

Dans un appel lancé le 19 novembre 2024, le Conseil national des Églises en Inde (NCCI) a exprimé sa « profonde angoisse et inquiétude » face à l’escalade de la violence. Le NCCI, qui représente 14 millions de chrétiens protestants et orthodoxes, a appelé le gouvernement indien à déployer des forces de sécurité supplémentaires dans la région et a lancé un appel en faveur d’un processus de paix pour s’attaquer aux causes profondes du conflit.

« La gravité de la situation ne peut être surestimée. La population du Manipur est prise dans un état de désespoir total, car ses vies ont été perturbées par une violence et une insécurité incessantes », a écrit Asir Ebenezer, secrétaire général du NCCI.

Le 1er décembre, 1 500 chrétiens ont participé à une marche pour la paix au Manipur, qui, selon les organisateurs, « incarnait un appel collectif à la guérison, à la paix et à l’unité dans une région profondément touchée par les troubles ».

Les racines de la violence

Le conflit dans l’État fédéré du Manipur du a éclaté le 3 mai 2023 à la suite d’une manifestation pacifique des Kuki contre la demande des Meitei de reconnaissance en tant que tribu répertoriée.

Ce statut leur accorderait certains privilèges et protections. La communauté Kuki, moins influente et moins aisée que les Meitei, s’est opposée à l’octroi du statut de tribu répertoriée, craignant qu’il ne permette aux Meitei d’acheter des terres dans les districts montagneux du Manipur. Ces régions sont les terres ancestrales des tribus kuki, majoritairement chrétiennes, qui craignent d’en être chassées.

Cette objection des Kuki a entraîné une flambée de violence chez les Meitei dans des régions telles que la vallée d’Imphal et Churachandpur, où au moins quinze chrétiens ont été tués au cours des deux premiers jours du conflit.

Au cours des dix-neuf derniers mois, le conflit a déplacé près de 41 000 personnes et détruit plus de 7 000 maisons et plus de 350 églises au sein de la communauté kuki. Plus de 200 Kuki ont perdu la vie.

Une aide aux déplacés

Alors que le conflit se poursuit, CSI a apporté son aide aux chrétiens qui ont dû fuir les combats. Dans le district de Churachandpur, à environ soixante kilomètres de la région d’Imphal, dominée par les Meitei, nous avons soutenu un programme de construction de nouvelles maisons pour les familles kuki. La construction des maisons s’est achevée fin juillet 2024 et, début août, cinquante familles déplacées ont emménagé dans leurs nouveaux foyers.

Toutes ces familles sont originaires du district de Kakching, dans l’État fédéré du Manipur. Leurs villages ont été incendiés le 28 mai 2023 et, pendant environ quinze mois, ils ont vécu dans des camps de déplacés exigus ou dans de petites chambres louées à Churachandpur.

« Cette nouvelle maison me donne à nouveau le sentiment d’être chez moi », a déclaré Joseph, l’un des bénéficiaires reconnaissants, qui a emménagé dans sa nouvelle maison avec sa femme, ses quatre enfants, ses parents et sa grand-mère centenaire. « Dans le camp de secours, nous vivions avec quarante autres personnes dans une seule pièce, partageant une seule salle de bain », a-t-il ajouté.

Source & Crédit Photo : Chretiens.com

Plus d'articles similaires