Bien que l’armée ait proclamé un cessez-le-feu après le tremblement de terre, le régime a attaqué la population du Myanmar au moins vingt fois depuis le 28 mars 2025, rapporte le Dr Sasa. Le 10 avril, un pasteur et sa famille ont été tués lors d’une attaque aérienne contre une église dans l’État de Chin.
« Le séisme du 28 mars 2025 au Myanmar a causé la mort de plus de quatre mille personnes et infligé des souffrances indicibles à la population », a déclaré le Dr Sasa dans une interview accordée à Christian Solidarity International (CSI). L’aide d’urgence doit se poursuivre.
Ce terrible tremblement de terre s’est produit au milieu d’une guerre civile brutale et d’attaques incessantes de la part du régime militaire, arrivé au pouvoir en février 2021 à la suite d’un coup d’État. Le Dr Sasa est membre du « Gouvernement d’unité nationale » (NUG) et l’un des leaders de la résistance depuis le coup d’État.
Des attaques contre des villages chrétiens
« Bien que l’armée ait proclamé un cessez-le-feu après le tremblement de terre, le régime a attaqué la population du Myanmar au moins vingt fois depuis le 28 mars 2025, rapporte le Dr Sasa. Le 10 avril, un pasteur et sa famille ont été tués lors d’une attaque aérienne contre une église dans l’État de Chin, et vingt autres personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées la même semaine dans l’État majoritairement chrétien de Kachin. »
Un régime de terreur et une persécution systématique
Selon le Dr Sasa, au cours des quatre dernières années, le régime militaire a détruit plus de 100 000 bâtiments dans tout le pays dont des maisons, des églises, des hôpitaux et des écoles, à l’aide de bombes provenant de Chine et de Russie.
« Le travail forcé, les viols, la torture et les meurtres commis par les militaires sèment la terreur dans les villages chrétiens », a-t-il déclaré, lui-même chrétien, dans une interview accordée à CSI. « Les minorités religieuses vivent depuis des décennies sous un régime de terreur. »
Le ministère des Affaires religieuses du Myanmar mène une campagne « systématique » contre les chrétiens et les autres minorités religieuses, souligne le Dr Sasa. Sous la direction d’un général bouddhiste, le ministère s’efforce particulièrement de persécuter les groupes qui ne partagent pas ses opinions religieuses, à savoir les chrétiens, les musulmans et les hindous, et de leur infliger « le plus de souffrances possible ».
Même les groupes bouddhistes qui ne se soumettent pas aux autorités reconnues par l’État sont touchés par la persécution.
Des grenades en guise de cloches
« Tout ce qui nous reste, c’est notre foi et nos convictions, déclare encore le Dr Sasa à CSI. Nous n’avons aucun bien. Nous n’avons pas d’armes. Mais nous avons l’espoir. C’est notre foi qui nous fait avancer, car nous croyons en la liberté et en l’amour de Dieu. Dans certains cas, des chrétiens ont fabriqué des cloches d’église à partir des restes d’obus. Dans des moments comme ceux-ci, il est d’autant plus important que nous rayonnions la lumière de l’amour. Les chrétiens sont la lumière du monde et le sel de la terre. »
CSI soutient l’aide aux victimes du tremblement de terre
En réponse au tremblement de terre, CSI a commencé à fournir une aide d’urgence aux survivants par l’intermédiaire de partenaires bien connectés. En collaboration avec des groupes locaux, ceux-ci sont désormais en mesure d’atteindre les zones reculées de la région de Sagaing et de fournir des biens de première nécessité aux familles dans le besoin qui, autrement, seraient négligées lors de la distribution de l’aide humanitaire. En effet, les attaques militaires aggravent la crise humanitaire.
Une aide dans les régions reculées
L’organisation partenaire de CSI soutient trois partenaires chrétiens locaux dans l’épicentre du séisme, à savoir les régions de Sagaing et Mandalay. L’aide est destinée à toutes les personnes dans le besoin, mais en particulier aux habitants des zones reculées, où les bombardements du régime se poursuivent et où vivent principalement des chrétiens.
Nourriture et abris
L’aide comprend notamment la fourniture de denrées alimentaires (riz, fèves, conserves), d’eau potable, de soins médicaux et de matériel pour des abris d’urgence. L’un des partenaires locaux s’est fixé pour objectif d’atteindre 1 500 personnes.
Des achats d’infrastructures sont également prévus. Ceux-ci sont plus coûteux, mais apportent un bénéfice plus important à long terme, comme par exemple une pompe pour puiser l’eau de la rivière.
Une attention particulière est accordée à la sécurité des abris. Comme les simples bâches deviennent très chaudes à cette période de l’année, les secouristes misent sur des matériaux permettant de construire des abris surélevés et stables, qui offrent une meilleure protection contre les pluies de mousson à venir. (amd | rh)
Source : Chretiens.com