Au Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, des militants islamistes ont littéralement massacré des centaines de civils au cours d’une folie meurtrière qui a duré deux jours. Parmi les morts, on compte 26 chrétiens qui participaient à un culte dominical. Par l’intermédiaire d’un pasteur, CSI apporte une aide d’urgence aux survivants.
Des djihadistes ont tué plusieurs centaines de personnes dans deux régions du Burkina Faso. Le 24 août 2024, les combattants islamistes ont ouvert le feu sur des centaines de villageois dans les alentours de la ville de Barsalogho, située au nord du pays. Le lendemain, ils ont pris d’assaut une église protestante dans la ville de Sanaba, à l’ouest du pays, tuant vingt-six chrétiens.
La tuerie près de Barsalogho
L’attaque à proximité de Barsalogho a été l’une des plus graves dans le pays depuis le début de l’insurrection islamiste il y a neuf ans. Selon les médias, les victimes ont été tuées alors qu’elles creusaient des tranchées et élevaient un rempart sur ordre de l’armée. Les tranchées devaient protéger le village des assaillants. Des centaines d’hommes étaient à l’œuvre lorsque les terroristes ont attaqué.
Des vidéos dans lesquelles le groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), allié à Al-Qaïda, revendique l’attaque, font état de près de deux cents morts. Les habitants affirment toutefois qu’au moins le double de personnes ont été tuées. Des centaines de blessés ont dû être hospitalisés.
Des chrétiens littéralement massacrés
Le lendemain, un dimanche, un service religieux était célébré dans l’église évangélique de Sanaba lorsque les djihadistes ont attaqué. Vingt-six fidèles ont été tués. « On les a retrouvés les mains liées et la gorge tranchée », a déclaré un pasteur qui s’était rendu sur les lieux. Selon un autre pasteur, dont la communauté s’est donné pour mission de soutenir les victimes de la terreur, les survivants se sont réfugiés dans une école.
Trois balles ont été extraites de la jambe droite d’une petite fille prénommée Micheline. « Nous faisons de notre mieux pour nous assurer que Micheline puisse retourner à l’école. Elle est maintenant sortie de l’hôpital et vit dans une famille d’accueil », a déclaré le pasteur à la Solidarité Chrétienne Internationale (CSI).
Une aide aux victimes
Avec une équipe de bénévoles, le pasteur engagé fournit entre-temps de la nourriture, des couvertures et des vêtements aux victimes du terrorisme dans tout le Burkina Faso. En réaction aux récentes atrocités djihadistes, CSI lance une action d’aide d’urgence unique par le biais de son Église. L’aide comprend de la nourriture et des vêtements pour plus de cent familles. Un sac de riz de 50 kilos suffit pour une famille de dix personnes pendant trois semaines.
Les djihadistes se propagent au Sahel
L’insurrection djihadiste, qui a débuté au Mali en 2012, s’est entre-temps propagée dans toute la région du Sahel en Afrique de l’Ouest. Un certain nombre de groupes islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique (EI) terrorisent la région. Leur objectif est de déstabiliser les gouvernements et de les remplacer par des gouvernements islamiques ou des califats.
Au Burkina Faso, les groupes djihadistes gagnent du terrain depuis 2015. L’armée n’a pas réussi à stopper leur expansion et ne contrôle plus que 60 % du pays.
Selon l’organisation Armed Conflict Location and Event Data, le conflit au Burkina Faso a commencé à s’intensifier en 2023 et a déjà fait près de huit mille morts.
Source & Crédit Photo : Chretiens.com